Transmission du savoir : le bel exemple des soudeurs Constantin
Il y a Pascal, soudeur en chef chez Constantin depuis 35 ans ; il y a Aurélien, installateur sanitaire Constantin depuis 5 ans. Depuis 24 mois, le premier enseigne au second son métier afin que l’élève succède au maître d’ici 5 ans. Ainsi se perpétue le passage de témoin générationnel responsable du plus précieux capital de l’entreprise : la compétence mue par la passion. Quatre questions posées à ces deux artisans scrupuleux, pour débuter l’année dans les règles de l’art.
Constantin. Qu’est-ce qui fait un bon soudeur ?
Pascal. Au départ, un bon maître de formation ! Car, au-delà de la dimension strictement technique de l’assemblage permanent par l’énergie et la matière, le soudage est un exercice faisant intervenir le coup d’œil, l’instant précis, le sens esthétique. Dans le langage courant, ne parle-t-on pas d’une « belle soudure » ? La qualité d’une soudure se distingue en effet par son aspect d’ensemble dans la régularité, la couleur, le cordon, l’arasement.
Aurélien. Le soudage est une spécialisation à part entière exigeant un large champ de compréhension. Dans notre métier, il s’agit pour l’essentiel de produire des conduites de fluides et de gaz, que non seulement nous assemblons, mais fabriquons également. Un bon soudeur doit s’intéresser à ce qui doit être transporté pour choisir le matériau de tuyauterie, la forme des canalisations et la fusion adéquate. La curiosité technique associée au coup de main constitue pour moi les qualités requises pour « faire » un bon soudeur.
Comment vivez-vous l’un et l’autre ce format d’apprentissage traditionnel ?
Pascal. Avoir passé 35 ans dans la même entreprise et pouvoir assurer la transmission de mon expérience est un privilège. Depuis mon arrivée chez Constantin, je travaille dans la confiance de ma Direction ; cette confiance m’a donné des ailes durant toute ma carrière et je tiens à l’en remercier en formant mon successeur avec le plus grand soin. Collaborer avec un jeune professionnel comme Aurélien est un plaisir. D’autant plus que son expérience préalable de 5 ans en tant qu’installateur sanitaire est un avantage déterminant dans la compréhension du schéma « métier » d’ensemble.
Aurélien. Je me sens proche de l’apprentissage traditionnel et je ne pouvais rêver mieux pour aborder cette spécialisation particulière, où in fine, tout réside dans l’appréciation visuelle. Seul le travail en binôme avec un expert peut permettre cet enseignement impossible à acquérir dans les manuels.
Quel projet sur lequel vous êtes récemment intervenus ensemble vous a particulièrement marqué ?
Pascal. Nous avons eu le privilège de réaliser les travaux de soudage et d’installations sanitaires sur le chantier du nouveau Centre de Formation Commun des Métiers techniques du Bâtiment Genève (CFC MBG) dans le nouveau quartier de Tourbillon, dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates. Cet immeuble, qui sera inauguré le 23 mars prochain, accueillera les apprentis ferblantiers, installateurs sanitaires, constructeurs métalliques, chauffagistes et ventilistes du canton. Dans ce projet, nous avons pu exploiter l’ensemble de nos savoir-faire, à destination d’un lieu où sera formée la relève de notre métier.
Comment voyez-vous l’avenir de votre profession ?
Pascal. Dans l’installation sanitaire et la ferblanterie, nous travaillons sur mesure et la machine ne peut remplacer l’homme. Les matériaux ont atteint leur maturité et répondent parfaitement aux exigences techniques de sécurité, de fiabilité et de protection des éléments conduits. Paradoxalement, le soudage est un univers stable où l’artisan offre la meilleure garantie de qualité.
Aurélien. Ce sont les éléments environnants qui évoluent. Le BIM fait bouger les lignes de l’architecture. Mais comme le dit Pascal, le soudeur et son savoir-faire demeurent irremplaçables dans la plupart des installations. La technologie numérique est un moyen de conception et de contrôle, le soudage sur site reste quant à lui une affaire manuelle.
Quel message adressez-vous à la jeune génération, dans un contexte de relève morose ?
Pascal. Faites preuve de curiosité sans vous laisser influencer, et découvrez de vos propres yeux nos passionnants métiers. Nous construisons et il n’y a rien de plus gratifiant !
Aurélien. Notre profession est synonyme de diversité ; chaque jour est différent, chaque chantier unique. Le savoir-faire manuel est une richesse incomparable, qui ouvre grandes des portes sur tous les continents, dans toutes les industries.
- Alimentation eau chaude et eau froide
- Atelier ferblanterie – alimentation propane de gaz
- Atelier chauffage – alimentation de gaz
- Atelier sanitaire – alimentation oxygène et acétylène