Deviser, c’est prévoir !
Dans les métiers du bâtiment, le chiffrage est non seulement le préalable à toute adjudication, mais il constitue également une première base méthodologique démontrant le niveau d’organisation et d’expertise de l’entreprise candidate.
Patricia Laeser, responsable de notre département de budgétisation, répond à nos questions sur cette phase cruciale pour le bon déroulement de la mission.
Constantin. Comment est structuré le chiffrage chez Constantin SA et comment vous êtes-vous, vous-même, spécialisée dans ce domaine ?
Patricia Laeser. Nous sommes trois personnes, dont une est exclusivement dédiée aux constructions en PPE (Propriété Par Étage).
Pour ma part, je travaille dans le secteur sanitaire depuis 35 ans et j’ai débuté au chiffrage à l’âge de 22 ans. Après une première expérience chez Constantin en qualité d’assistante de Direction, j’ai pris la responsabilité du département chiffrage en 2018.
Quels outils informatiques utilisez-vous pour élaborer vos offres ?
100 % des demandes nous parviennent par email, accompagnées de fichiers électroniques, plans, cahier des charges, métrés. Nous traitons ces données et calculons les devis sur les logiciels Snap ou Domus. Lorsque certains aspects techniques nécessitent des précisions, notre bureau d’étude rencontre volontiers les ingénieurs, architectes ou maîtres d’ouvrage, pour clarifier le projet conceptuel.
Dans les métiers du bâtiment, la logique du moins-disant prédomine. Quelle est la politique de Constantin SA sur ce point ?
Tout d’abord, nous ne transigeons pas sur la qualité de notre prestation et élaborons nos offres conformément aux garanties attendues par nos clients.
Notre service intégré et global nous permet de gagner en efficacité et par conséquent en compétitivité. Nous apportons également un conseil technique gratuit dans la phase de préparation, ce qui est très apprécié des architectes et des maîtres d’ouvrage.
Lorsque notre proposition se situe au-dessus de la concurrence, c’est souvent parce que ces derniers jouent sur la qualité. Notre politique est claire. Offrir le juste prix dans un esprit de pérennité. En plus d’un siècle, nous avons démontré à nos clients qu’ils sont gagnants dans la durée, dans l’usage et dans l’esthétique de ce que nous leur livrons.
La rapidité du chiffrage est-elle importante dans la phase d’adjudication ?
Elle est même essentielle. Nous recevons des appels d’offres avec des délais imposés sous 10 jours, voire 5 jours, ce qui est impossible sans faire courir de risques à l’ensemble des parties. Nous le refusons et demandons le temps nécessaire pour remettre une proposition intelligente et cohérente, sans mauvaise surprise.
Dans la plupart des cas, nous sommes amenés à demander nous-mêmes des offres à nos fournisseurs, pour les matériaux et les équipements sanitaires. Avec la raréfaction des matières premières, l’indisponibilité des produits manufacturés et la hausse des transports provoqués par les crises internationales successives, les budgets doivent être élaborés avec beaucoup de soin et d’agilité.
Dans ce contexte, parvenez-vous à maîtriser vos coûts ?
Les soumissions portent souvent sur des travaux à engager une année plus tard, parfois plus. Nous intervenons auprès de nos fournisseurs, qui eux-mêmes négocient avec les fabricants, afin d’équilibrer les devis sans érosion de la qualité. Les relations de confiance que Constantin SA a bâties avec ses partenaires au fil du temps nous permettent d’obtenir des prix compétitifs.
Les exigences des adjudicateurs ont-elles évolué ces dernières années ?
Le BIM est devenu un prérequis dans les appels d’offres publics.
Des certifications environnementales sont aussi demandées, ainsi que des garanties sur les conditions de travail au sein de l’entreprise. Cela nous paraît tout à fait naturel, mais il faut bien avouer que cela nécessite un effort d’adaptation permanent et coûteux. Dans ce cadre, nous avons récemment engagé le processus d’électrification de notre parc automobile, afin de réduire notre empreinte carbone.
Nous répondons aussi positivement aux exigences des mesures économiques et de gouvernance du management durable, nous privilégions les achats responsables et de proximité, nous garantissons des postes de travail ergonomiques et la flexibilité des horaires, dans la mesure du possible.
Nous collaborons à la formation des jeunes générations, offrons l’égalité des chances et encourageons les femmes à occuper des postes à responsabilité. Tout cela n’est donc pas nouveau pour nous, à la différence près que ce sont dorénavant des conditions imposées par l’État pour pouvoir candidater aux commandes institutionnelles.
Pour finir, notre direction défend une politique interne de qualité, en particulier sur la sécurité des ouvriers et sur les perspectives de progression au sein de l’entreprise.
En guise de conclusion à cet entretien, que souhaiteriez-vous mettre en place chez Constantin SA pour améliorer votre score d’adjudications ?
Nous aurons à élargir nos certifications sur la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) afin d’anticiper les exigences institutionnelles et des grands maîtres d’ouvrage. Cela s’inscrit dans la prise de conscience citoyenne de l’urgence environnementale, et Constantin SA y souscrit totalement.